Les bons mots sur les vrais maux
17 mars 2020Solidarité et intelligence collective
2 avril 2020Le confinement, les médias et l’effet de groupe.
Cela fait une semaine que les français sont confinés. Première crise sanitaire majeure de ce siècle : à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. C’est une première pour beaucoup d’entre nous. Certains n’ont pas compris, pas pris au sérieux. Oui, pas facile de s’y retrouver dans le flot d’informations dont nous sommes abreuvés quotidiennement. Je ne justifie en rien le comportement irresponsable de certains, mais souvent le déni de réalité est un moyen de se préserver d’un événement trop dure à vivre. D’autres personnes alimentées par les réseaux sociaux et les chaines d’information continue ont développé une forme de psychose post-apocalyptique. Il faut parfois se détacher de ses émotions pour voir le monde et les choses telles qu’elles sont mais pas pire.
L’homme est un animal social et le groupe, virtuel ou réel, peut être un facteur positif de résilience. Les dynamiques de groupes permettent la diffusion de lien, et de valeurs comme la solidarité, l’entraide, le courage… Elles soudent et rendent un peu moins difficile les épreuves de la vie. Il suffit de les étudier ou de les observer dans les milieux militaires pour illustrer ce propos. L’idée est de parvenir ensemble à destination ou sur objectif : les plus résistants aident les plus faibles, chacun apporte au groupe et le sentiment d’appartenance aide à dépasser les limites individuelles. A contrario, un groupe sans objectif aboutit à une régression, et s’abreuvant de négativisme, finira par l’inaction, voire sombrera dans un profond pessimisme.
Pour mieux vivre cette période, nous devons plus que jamais choisir judicieusement nos interactions. Les émotions ont aussi le pouvoir de nous contaminer : évitons donc de nous infecter d’émotions négatives, de rentrer dans des groupes de discussions stériles, où les gens critiquent sans proposer d’autres solutions.
L’environnement gagne sur l’individu. Sélectionner nos relations est le meilleur moyen de maintenir un équilibre émotionnel sain. Et de nous tenir éloigné d’un autre mal invisible : le pessimisme.
Oui, aujourd’hui, le monde fait face à un ennemi invisible. Oui, il touche et touchera beaucoup de pays dans le monde. Il nous renvoie à notre condition humaine, à notre « mortalité » En effet, on agit parfois comme si on était immortel… Lao Tseu a dit : « ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une ». Peut-être que cette prise de conscience forcée va changer notre façon de vivre et de penser. Il n’est jamais simple de séparer le futile et l’accessoire de ce qui est vraiment important. Ce confinement est le moment de voir les choses différemment. Depuis toujours, l’Homme a su s’adapter à son environnement et faire face à tous les défis, alors j’ai envie de dire : « pourquoi pas nous ? ».
Nous vivons dans une société normée, dans laquelle tout va très vite : nous n’avons plus le temps de rien !!! Et tout à coup, tout s’arrête : le rythme effréné ralentit brusquement, plus de possibilité de fuir l’ennui et de se fuir soi-même dans un quotidien en mouvement. Nous recevons du temps : pas du temps à ne rien faire mais la liberté d’organiser ce temps. J’ai toujours pensé qu’il y avait deux choses précieuses dans la vie : la santé et le temps. Sans la santé, nous ne faisons et ne pouvons rien. Et si nous gaspillons le temps qui nous est donné à vivre, passant de contraintes en contraintes, peu à peu s’éteindra la joie, la motivation, l’énergie et finalement « la vie ».
Le modernisme et le progrès sont des notions formidables, mais qui nous empêchent parfois de penser. Je n’arrête pas de « devoir courir après le temps », vouloir augmenter ma performance pour « gagner du temps », oui mais du temps pour « faire quoi » ? le temps pour soi ? En voilà un concept qui a fait couler beaucoup d’encre… Pourtant, combien se le donne et en dispose vraiment ? Nous avons aujourd’hui du temps à profusion. On l’oublie peut-être mais des gens meurent. Un combat pour « la vie » est mené à chaque instant au sein de nos hôpitaux. Alors arrêtons de nous plaindre : nous avons juste à nous laisser porter par les bien-pensants qui répondent à nos besoins avant même de les avoir exprimés…
Pourquoi ne ferait-on pas confiance aux individus ? Pourquoi ne pas se dire que chacun pourrait trouver des solutions adaptées ? Ne sommes-nous pas des êtres créatifs et capables de s’adapter ? Ne serait-ce pas plutôt de cette manière que seraient favorisés le rebond et la résilience au lieu de subir une forme de domination symbolique entre les sachants et les autres ?
Il y aura toujours des personnes vulnérables qui auront besoin d’aide et de soutien. Il faudra penser autrement notre contribution pour ces cas critiques.
Cessons de laisser les autres penser pour nous. Prenons la responsabilité de nos actions et nos vies.
Nathalie Gourdin
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