Solidarité et intelligence collective

La France est indéniablement le pays des Lumières, des biens pensants, des sachants et des donneurs de leçons. Ne pourrait-on pas remplacer les belles paroles par des actions ? Et ainsi venir en aide aux entreprises qui sont le plus dans le besoin.

Nous traversons une épreuve tant sur le plan sanitaire qu’économique. Je me mets à la place d’un patron de PME, qui ne sait pas s’il pourra survivre, qui a la responsabilité de ses employés qui pourraient bientôt se retrouver sans emploi, avec des familles à charge, s’il ne trouve pas de solutions… Est-il en capacité d’écouter les leçons de ceux « qui savent »? Est-ce le temps de la parole ? Ou plutôt celui de la survie, de l’action ? Est-ce qu’on se met à la place de ces personnes ? De ces patrons ? Quand on parle de solidarité, ne devrait-on pas proposer nos conseils gratuitement pour sauver nos petites entreprises ? Pour mémoire, le tissu économique est constitué à plus de 75% de TPE et PME. Est-ce que nous, qui avons des connaissances, des compétences, ne pourrions-nous pas les mettre à dispositions des entreprises en détresse ?

Et si on faisait un truc un peu dingue : donner tous une heure ou deux de notre temps pour offrir du conseil sur mesure à une entreprise, dans notre domaine de spécialité pour commencer. Et si on permettait à une entreprise en souffrance de pouvoir se constituer un « cerveau collectif » pour tenter de trouver des solutions à court et moyen termes ? Ne serait-ce pas un acte citoyen « économique » ? Les plus sceptiques argueront que cela ne sert à rien… Peut-être, mais c’est sûr que si on n’essaie pas, on ne saura pas !

J’ai conscience de jeter un pavé dans la marre. Que certains diront : « je n’ai pas le temps, et puis ce sont des heures que je pourrais facturer… » Oui, sans doute ! Mais c’est avec ce genre de raisonnement que l’on risque de perdre la guerre économique et un certain nombre de nos PME.
Il ne s’agit pas de travailler « gratuitement » sur une longue période, mais de proposer une discussion ou quelques conseils et pistes de réflexion ; de sortir les patrons en difficulté (j’insiste sur cette notion) de leur solitude, de les écouter, de les appuyer… Ne serait-ce pas un peu cela l’intelligence collective

Saurons-nous être solidaires à notre tour ?

Nathalie Gourdin

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