Depuis la nuit des temps, les peuples se font la guerre. Comme pour toute chose, des règles sont venues la régir, des formations ont été créées, de ces formations sont nées un « esprit » et des valeurs. On peut parfois imaginer à tort que ces combattants sont des êtres sans cœur, assoiffés de violence, prêts à tuer pour une cause ou pour imposer une idéologie.

C’est vrai pour ceux qui ont choisi le côté sombre, de servir le pouvoir et de faire l’apologie de la violence pour dominer par la peur et le chaos. Mais ce n’est en aucun cas l’ethos du vrai guerrier, qui lui, a un code, celui de l’honneur. Il est prêt à se sacrifier au profit des idéaux plus grands que lui.

Cet ethos est un héritage de la Grèce Antique, qui décrit assez bien ce que devait être le caractère et la façon d’être d’un guerrier, ses habitudes, les qualités et les compétences qu’il devait acquérir durant son initiation et son entraînement : patience, tempérance, force morale et physique, sens de l’honneur et du devoir, solidarité, discipline…

Parfois, ces qualités et ces compétences étaient poussées à l’extrême comme à Sparte où la guerre et la protection de la cité faisaient intégralement partie des valeurs communes : certes pour le combattant mais également pour les mères et les épouses qui soutenaient leurs fils et leurs maris dans un même idéal. D’ailleurs, durant la fameuse bataille de Thermopyles, on raconte que les 300 guerriers choisis pour aller se battre le furent en fonction de la force de caractère de leur femme et de leur mère. A leur mort, la vie devait absolument continuer et la mémoire de ces héros être entretenue. C’était un honneur d’avoir été choisi et de mourir pour défendre sa cité.

Évidemment aujourd’hui, nous vivons dans des sociétés plus pacifistes. Malgré tout, nous avons tous besoin d’avoir un moral d’acier et de développer notre force de caractère, notre capacité à faire face !!! Le monde militaire a beaucoup à apporter au monde civil : sommes-nous encore capables de nous engager pour un idéal ou un projet qui nous dépasse ? Pouvons-nous nous montrer fort dans la difficulté ? Transcender nos peurs ? Sommes-nous capables d’être plus solidaires ? De soutenir nos proches ? Sommes-nous fiers de ce que nous accomplissons chaque jour ?

Dans cette période complexe, nous pouvons nous inspirer de la vie de soldat – parfois menée en milieu hostile – et de ses apports : tempérament, combativité, apprentissage de la vie, comment dépasser peur et douleur avec le sens de l’engagement, comment mieux s’adapter et faire face avec courage, être en quête d’amélioration permanente sans forcément chercher à atteindre la perfection.

Pourquoi ne pas essayer de mieux comprendre le monde militaire et ses valeurs pour, peut-être, mieux aider nos soldats à leur retour d’opération ou lors de leur reconversion ?

N’est-ce pas ce voyage au cœur de soi que Jung décrivait dans son archétype du guerrier : finalement, la symbolique du guerrier est la quête du chemin vers soi, vers son meilleur pour redonner au monde. Alors si on partait à la découverte de cette force en nous ?